La France de 45 à nos jours (thème 4 chapitre 2)

Publié le par Griffe judicael

LA FRANCE DE  1945 à nos jours

 

Introduction: La libération de la France en 1944-45 entraîne l’effondrement du régime de Vichy.( arrestation et condamnation de Pétain et des principaux responsables de la collaboration française). Comment la France va t’elle se reconstruire ?

 

I°) La reconstruction de la république.

 

A)    Les grandes réformes économiques et sociales.

 

Les dommages causés par la guerre sont impressionnants: 635 000 victimes, de nombreuses infrastructures détruites (chemin de fer, ponts, usines, villes détruites), un état désorganisé.

 

En 1945, des réformes importantes sont entreprises: (voir livre ou poly fait en classe : Préambule de la constitution de 1946)

 

Ø      L'état décide d'intervenir dans l'économie (état providence). Un Plan, prévoit les priorités en matière de modernisation et de redressement économique financé par le plan Marshall.

Ø      Une partie de la production industrielle (les secteurs de l'énergie, de l'aéronautique et l'entreprise Renault)ainsi que des banques (Société générale, Crédit lyonnais) sont nationalisés.

Ø      La sécurité sociale et les comités d'entreprises sont créés dans un souci de justice sociale.

 

Malgré ces efforts, privations et rationnement persistent jusqu'en 1949.

 

B)     L'apparition d'un nouveau paysage politique.

 

Le général de Gaulle qui dirige le Gouvernement Provisoire de la République Française décide de donner En 1945, une assemblée à majorité socialiste et communiste est élue. Elle a pour mission de créer une nouvelle constitution.le droit de vote aux femmes en 1944.

De nouveaux partis politiques font leur apparition: le Mouvement Républicain Populaire qui rassemble les centristes et le Rassemblement Pour la France de de Gaulle.

 

C)    Le débat sur les institutions. (voir dans le livre : le discours de Bayeux))

Les partis politiques et de Gaulle s'opposent sur le contenu de la nouvelle constitution. De Gaulle est favorable à un pouvoir exécutif fort et indépendant, alors que les partis politiques souhaitent que l'assemblée qui représente le pouvoir législatif domine le pouvoir exécutif.

Le désaccord persistant, De Gaulle démissionne le 20 janvier 1946. C'est ce qu'on appelle la traversée du désert.

La constitution est adoptée par référendum en  Octobre 46. Elle met en place un régime d'assemblée ou le parlement domine le pouvoir exécutif. (voir doc n° 1 p 284)

 

II°) La IV ème république. (1946-1958)

 

A)    Une réussite économique.

 

A partir de 1950, la France se modernise. L'industrie augmente considérablement sa production et réalise des équipements prestigieux : la locomotive électrique, la caravelle, les barrages hydroélectriques, la 4 CV.

Le pays profite de la croissance. On appelle cette période les trente glorieuses.

Les conditions de vie des ménages s'améliorent. dans le domaine social, le SMIG est créé en 1950 ainsi que la troisième semaine de congés payés en 1956.

 

B)     Des difficultés politiques.

 

L’instabilité politique caractérise la quatrième république. Pas moins de 18 gouvernements se succèdent en 12 ans. La constitution favorise cette instabilité:

 

Ø      L’assemblée nationale est toute puissante: Elle est élue au suffrage universel, vote les lois, choisit le président du conseil (premier ministre), et peut renverser le gouvernement par un vote à la majorité. C’est un régime d’assemblée.

 

Ø      Le scrutin proportionnel rend difficile la formation d’une majorité stable au sein de l’assemblée.

 

Ø      Les partis politiques du centre forment des coalitions instables, qui se brisent au moindre désaccord, ce qui entraîne la chute du gouvernement.

 

C)    Le problème colonial. (voir dossier p 286-287)

 

La France est secouée par des guerres de décolonisation et l’instabilité gouvernementale ne permet pas de résoudre le problème.

 

Ø      de 1946 à 1954 en Indochine qui se solde par une défaite de la France à Dien Bien Phu.

 

Ø      La guerre d’Algérie (1954-1962). En 1958, la situation devient grave. Le 13 mai, à Alger, les colons français, qui craignent que le gouvernement ne cède l’indépendance aux algériens, se soulèvent avec l’aide de l’armée, et réclament le retour de De Gaulle. L’assemblée, complètement débordée, accepte et autorise le Général à changer la constitution. (voir doc n° 3 p 293)

 

Le problème colonial entraîne la chute de la IV ème république.

 

III°) La V ème république. (1958- ?)

 

A)    Les années de Gaulle.

 

1°) Un régime parlementaire. (voir dossier p 294-295)

 

La nouvelle constitution qui est approuvée par le peuple le 28 septembre 58 diffère de celle de la IV ème république sur plusieurs points importants:

 

Ø      C’est le président de la République qui nomme le premier ministre, qu’il doit choisir dans la majorité parlementaire.

 

Ø      Le président peut dissoudre l’assemblée.

 

Ø      Il peut faire appel au peuple par référendum.

 

Ø      Le président est élu au suffrage universel direct à partir de 1962.

 

Le président acquiert un rôle prépondérant. Son pouvoir est renforcé par l'utilisation des contacts directs avec la population (discours télévisés, voyages en province, référendum).

 

                        2°) La résolution de la crise algérienne. (voir dossier p 286-287)

 

De Gaulle se rend compte que l’indépendance est inévitable. En 1959, il se prononce en faveur de l' autodétermination. Les pieds-noirs d’Algérie (des français) refusent de céder le pays qu’ils considèrent comme la France (l’Algérie est un département français) et manifestent violemment contre de Gaulle qu’ils accusent de les avoir trahi. En 1961, un groupe de militaires forme l’O.A.S. (Organisation de l’Armée Secrète) et multiplient les attentats en Algérie et en métropole pour faire céder De Gaulle. Mais l’indépendance est signée avec le F.L.N.(Front de Libération National) algérien le 18 mars 62. Les pieds-noirs (1 million) doivent rentrer en France. La guerre est terminée et l’Algérie est indépendante.

 

                        3°) Une politique d'indépendance nationale. (voir doc n°5 et 6 p 297)

 

De Gaulle veut restaurer l'image internationale de la France. Il se retire de l’OTAN en 1966, critique de la guerre du Vietnam, reconnaît de la Chine populaire.

Pour mener cette politique d’indépendance nationale, la France se dote de l’arme nucléaire et d’une force de frappe (mirage IV, sous-marin nucléaire comme le Redoutable).

De Gaulle se rapproche aussi de l’Allemagne en 1962 (voir dossier p 304-305), mais refuse l’élargissement de la CEE.

 

4°) Mai 68: une révolution culturelle.

 

Depuis les années 50, la France est en pleine croissance économique et se modernise rapidement. Mais la société, elle, a peu évolué. Un esprit de contestation dénonçant l’autorité, la société de consommation,  réclamant plus de liberté, débouche sur les révoltes étudiantes, puis les grèves ouvrières de mai 68. De Gaulle jauge mal la situation et ne la prend pas au sérieux, ce qui va entraîner une situation insurrectionnelle. Ces événements se déroulent dans un contexte international de contestation des pouvoirs ainsi que du système capitaliste (guerre du Vietnam, printemps de Prague, Che Guevara révolutionnaire argentin qui est mort 6 mois plus tôt, hippies et mouvements écologistes). Le Général est affaibli par ces contestations et démissionnera un an plus tard.

 

B) La succession de De Gaulle (1969-1981)

 

Le gaulliste Pompidou succède à De Gaulle. Il poursuit la politique du général mais il accepte l’élargissement de la CEE. Son premier ministre Chaban-Delmas lance un programme de « nouvelle société » pour répondre aux aspirations post-68 (SMIC). Il doit faire face à une opposition de gauche revitalisée par le PS de Mitterrand et l’Union des partis de gauche.

En 1974, Valery Giscard d’Estaing remporte les élections contre Mitterrand. Son septennat est marqué par une libéralisation de la société (majorité à 18 ans, loi Veil = IVG) mais aussi par la hausse des prix et du chômage (de 465 000 à 1 650 000) à cause de la crise économique de 1973.


C) Les années Mitterrand : de l’alternance à la cohabitation.

 

1°) L’alternance : la gauche au pouvoir.

 

En 1981 et 1988, le socialiste Mitterrand est élu président et l’assemblée passe à gauche. Dans un premier temps le gouvernement de Mauroy, avec des communistes, entreprend des réformes sociales (39 heures, 5ème semaine de congés, retraite à 60 ans, impôts sur la grande fortune), des nationalisations et la décentralisation. Toutefois la relance provoque des déficits et les gouvernements pratiquent alors la rigueur budgétaire.

Les années Mitterrand sont marquées par l’abolition de la peine de mort, le projet européen (Maastricht), la première femme premier ministre (E. Cresson) mais aussi par la montée du chômage et de la précarité (RMI), les scandales (sang contaminé, Rainbow Warrior) et la montée du front national, la réalisation de grands projets (pyramide du Louvre, l'arche de la défense, la grande bibliothèque).

 

2°) La cohabitation : la gauche et la droite au pouvoir.

 

Aux législatives de 1986 et 1993, la droite remporte les élections. Le président Mitterrand appelle alors un premier ministre de droite (Chirac puis Balladur). C’est la cohabitation.

Lors des 2 périodes de cohabitation, le premier ministre mène une politique de privatisation d'entreprises et de libéralisation de l’économie. La France connaît par deux fois des vagues d’attentats terroristes et de grandes grèves (SNCF, étudiants …).

La cohabitation est entrée dans les pratiques de la V ème politique (ex : Chirac/Jospin).

 

                        3°) Chirac succède à Mitterrand.

 

En 1995, Jacques Chirac remporte les élections présidentielles sur le thème de la fracture sociale. Mais le gouvernement dirigé par Alain Juppé est impuissant à résoudre le chômage et la précarité. Une seule réforme aboutit: la suppression du service militaire.

En 1997, Chirac décide de dissoudre l'assemblée pour renforcer sa majorité : c'est un échec. La gauche remporte les élections législatives. Lionel Jospin devient premier ministre. C'est la 3ème cohabitation. Le gouvernement Jospin profite de la reprise économique pour accomplir quelques réformes (les 35 H, Quinquennat).

 

IV°) La société française depuis 1945. (voir dossier p 300-301)

 

A)    Une France rajeunie.

 

Pendant les 30 glorieuses, le couple marié avec l’autorité du mari et la femme au foyer reste le modèle dominant. Les familles sont nombreuses avec 2,5 enfants par femme. Ce baby boom s’explique par l’optimisme issu de la croissance (5%), la fiscalité avantageuse et les aides (transports, allocations). La population française passe alors de 40 millions en 1946 à 53 millions en 1975.

 

B) La société de consommation et de loisirs.

 

L’augmentation du niveau de vie (SMIC) permet aux Français de s’équiper en électroménager, en audiovisuel, en automobile. A côté de cette société de consommation symbolisée par l'hypermarché, se développe une société des loisirs avec les vacances (3ème puis 4ème  semaine de congés payés en 1968) et les samedis libres.

 

C)L’urbanisation de la société.

 

Entre 1945 et 1975, les campagnes profondes ont poursuivi leur désertification. A l’inverse, les villes ont vu leurs effectifs augmenter sous l’effet de l’exode rural.

L’organisation des villes s’en trouve modifiée. Les français désertent le centre ville et vont habiter en banlieue. De grands ensembles de cités font leur apparition. L’intérieur des maisons ou des appartements changent. Les WC intérieurs, les salles de bains et les chambres séparées et le chauffage central apparaissent.

Toutefois, depuis les années 1970, la rurbanisation repeuple les campagnes périphériques, et dans les années 80, les centres villes sont rénovés.

 

D) La tertiarisation du monde du travail.

 

Le monde du travail a rapidement évolué avec la baisse du nombre d’agriculteurs. Ils étaient 5 millions en 1950, ils sont juste 1 million aujourd’hui.

Le monde ouvrier a augmenté lors des 30 glorieuses avec surtout les OS (ouvriers spécialisés sans qualification comme les immigrés, les femmes, les paysans de l’exode). Depuis les années 1970, le nombre d'ouvrier diminue et ils ne représentent plus que 25 % de la population active aujourd’hui. Enfin, les activités de commerces et de services emploient 70% des actifs de nos jours.

 

E) La féminisation et le vieillissement de la France.

 

Les effets de mai 68 se font sentir sur la population. les femmes font leur entrée massive sur le marché du travail. Elles maîtrisent aussi de plus en plus leur fécondité avec les moyens de contraception (pilule, IVG gratuite en 1982). La taille des familles se réduit alors fortement. La société est donc en voie de vieillissement (papy boom).

On assiste aussi à d'autres phénomènes: l’allongement de la durée des études, la vie en ville, le déclin des valeurs traditionnelles (ex : l’Eglise), la recherche des loisirs, le recul du mariage, l’augmentation du nombre de divorces et l’union libre.

 

F) Une société marquée par le chômage.

 

Le taux de chômage s’est élevé progressivement mais durablement pour atteindre plus de 3 millions de chômeurs (12 %) dans les années 1990.

Cette hausse s’explique par l’arrivée massive de femmes et de "baby boomers" sur le marché du travail, par le ralentissement de la croissance (2 %), par la mondialisation (concurrence) et la désindustrialisation.

Le chômage frappe surtout les immigrés, les jeunes, les femmes et les plus de 50 ans sans qualification. Les années 75-95 ont vu une augmentation de la précarité (SDF, RMI, restos du cœur) et de la délinquance. Les banlieues se transforment en "ghetto".

 

Conclusion: En 50 ans, la France s'est considérablement transformée, peu au niveau politique, mais principalement sur le plan économique et social. En deux générations, il y a eu une évolution profonde des manières de vivre.

 

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